ET MAINTENANT ? 

Dans le Rock Hard #228 de février 2022, nous publiions un deux pages intitulé « La guerre du papier a commencé ! » via lequel nous vous expliquions que, le prix du papier ayant explosé (plus de 50% d’augmentation nous concernant), nous étions désormais contraints de réserver le CD sampler à nos abonnés et aux clients de notre site VPC. Cette situation détestable qui touchait l’ensemble du secteur « presse » étant bien entendu indépendante de notre volonté, vous avez été nombreux à comprendre cette décision et à nous aider en achetant le magazine en kiosque ou, « mieux », en vous abonnant. « Mieux » car, les intermédiaires de la distribution nous coûtant extrêmement cher, c’est en effet l’abonnement qui, financièrement, est le plus intéressant pour nous. Merci, donc, de tout cœur car c’est cela qui nous a permis de continuer à vous proposer un Rock Hard imprimé sur un papier de qualité, sans augmentation de prix et ce, sans baisse drastique de pagination. 

Un an, quasiment jour après jour, après ce message qui vous était adressé, nous souhaitons faire le point avec vous, en toute transparence. Comment Rock Hard a-t-il vécu les douze derniers mois et qu’en est-il aujourd’hui ? Suite à notre appel, vous avez été, nous le répétons, nombreux à vous abonner, ce qui nous a permis de récolter des fonds bienvenus. Nous avons aussi réalisé – et réalisons encore – des économies en pressant très sensiblement moins de samplers que lorsque ce dernier était encore disponible en kiosque. Le fait que ce magazine ne soit plus, la plupart du temps, présenté sous blister nous a aussi permis d’économiser quelques milliers d’euros, « blisteriser » ayant un coût non négligeable. Tout ceci nous a permis de compenser partiellement la hausse de 50% du papier.  « Partiellement » car, du fait que nous ne proposions plus de sampler en kiosques, certains – ceux qui ne lisaient ce magazine qu’avec les oreilles – nous ont lâchés. Nous pensions naïvement depuis 21 ans que, derrière le sampler, il y avait un magazine. C’est donc décevant, mais c’est ainsi. Hélas, il y a eu pire : le papier, en effet, a continué d’augmenter tout au long de l’année 2022 pour atteindre, en ce qui concerne Rock Hard, le chiffre délirant de 65% d’augmentation ! Il aura fallu attendre la fin de l’année pour le voir baisser et se stabiliser enfin (pour combien de temps ?). Reste qu’aujourd’hui, en mars 2023, nous le payons toujours 50% plus cher qu’il y a un an. Le problème reste donc entier : la somme que nous coûtait la fabrication de 11 numéros et une moyenne de deux hors-séries par an nous coûte aujourd’hui moitié plus !!! Nous ne devons donc qu’à une gestion drastique, à certaines économies réalisées et à nos plus fidèles lecteurs, vous donc, de résister à la pression. Un retour aux prix de 2021 semble toutefois impossible, la hausse des coûts de l’énergie étant venue fourrer son vilain museau là-dedans. Vous l’avez compris, le bilan, un an après, est doux-amer : Rock Hard est toujours là – c’est une vraie satisfaction – mais, car il y a hélas un « mais », il nous faut continuer de lutter au quotidien là où, sans cette hausse épouvantable du papier (croyez-moi, certains se « sucrent » au passage), les affaires du magazine seraient florissantes en dépit de la crise. Le combat est donc loin d’être terminé, d’autant qu’à l’explosion du prix du papier viennent s’ajouter, entre autres, l’augmentation du coût de la distribution et de nouvelles règles nous expulsant de certains points de vente. On voudrait nous « tuer » qu’on ne s’y prendrait pas autrement. Bientôt, le crépuscule des magazines musicaux, espèce déjà en voie de disparition ?

Dans l’édito du nouveau numéro, chaudement recommandé, de New Noise, le rédacteur en chef Olivier Drago dresse le même constat. Ou presque, car sa revue étant bimestrielle, les temps sont pour lui bien plus durs encore que pour nous. « Aujourd’hui, écrit-il, si le nombre des abonnements baisse, ou si un numéro se vend aussi mal que le 62, ce sera immédiatement la fin. Pour l’instant, nous continuons donc, en réfléchissant à des solutions jusqu’à ce que nos finances et notre motivation s’épuisent. On ne peut pas passer notre vie à lancer des appels à l’aide, ce serait ridicule ». Oui, « ridicule », c’est exactement ça. Car même si Rock Hard ne dresse pas - pas encore - un constat aussi sombre, sa survie dépend désormais de nous, bien sûr, mais aussi et surtout de vous. Et nous en avons assez de tendre la main ou de faire appel aux bonnes volontés. Alors, répétons-le une dernière fois, il y a plusieurs manières de faire que ce magazine – le dernier mensuel metal français disponible en kiosque – n’ait pas un beau jour à raccrocher les gants : en l’achetant en librairie ou en s’abonnant (avec sampler, à prix étudié, avec ou sans cadeau), cette dernière option étant celle qui s’avère la plus rentable pour toi, ami lecteur, mais aussi pour nous. 

L’argent, heureusement, ne fait pas tout. Voici comment il est possible d’aider Rock Hard… gratuitement. Lorsque vous consultez nos réseaux sociaux, n’hésitez pas à « liker » nos posts, y compris les concours (vous êtes très nombreux à y participer, mais peu à liker) et les opérations que nous menons avec nos partenaires. C’est gratuit, ça ne vous demande qu’une seconde, ça nous aide beaucoup, ça augmente notre portée en ligne. Vous pouvez aussi « commenter » nos posts. C’est gratuit, ça ne vous demande qu’une seconde, ça nous aide beaucoup, ça nous fait plaisir de lire vos retours et ça nous motive. Enfin, vous pouvez « partager » nos posts. C’est gratuit, ça ne vous demande qu’une seconde, ça nous aide beaucoup, ça nous permet de toucher des gens qui ne nous connaissent pas encore. Voilà. Ça peut vous sembler peu, accessoire, futile, mais pour nous, c’est très important, certains labels et/ou tourneurs ne jurant plus que par ce sacrosaint triptyque que forment aujourd’hui « like », « comment » et « share ».

Une seconde, pas plus…

La mauvaise nouvelle du jour : Rock Hard coûte désormais 6,90€ et non plus 6,50€. Il coûtait 6€ il y a 22 ans, à l’heure de sa création. Nous parlons donc d’une augmentation de 0,90€ en plus de deux décennies. Certains diront que c’est trop cher. Ils le disaient déjà en 2001. C’est cher, peut-être, mais ça reste 3,10€ de moins qu’un paquet de clopes. Paquet qui, en 2001, coûtait l’équivalent de 3,20€ et vaut aujourd’hui 10€. Dans deux mois, au 8 mai 2023, nos tarifs d’abonnement reflèteront cette hausse : un an d’abonnement vaut aujourd’hui 64€ sans cadeau, 71€ avec cadeau. Dès le 9 mai, il coûtera 69€ sans cadeau et 76€ avec cadeau. Voilà pour les chiffres. Les abonnements, rappelons-le, s’entendent « avec CD sampler compris ».

Enfin, certains de nos abonnés nous ont fait remarquer qu’ils se passeraient volontiers du CD sampler dont ils ne savent que faire. Afin d’éviter ce gaspillage, ils nous ont demandé de proposer un « abonnement vert » au même prix que l’abo « classique », mais sans le CD. Vous le savez, nous sommes à votre écoute. Nous vous avons donc entendus. Désormais, sur notre site marchand (www.rockhardshop.fr), ceux qui souhaitent s’abonner à Rock Hard mais ne pas recevoir de CD peuvent le faire. Cela contribuera, avec l’absence du blister, à faire de ce mag un canard encore plus vert, ce qui illustre notre volonté d’avoir une approche globale la plus écologique possible.

Faites passer le message. Merci encore d’avoir pris le temps de nous lire. 

PHIL LAGEAT & ZE ROCK HARD TEAM